Les piscines romaines sont plus qu’un réservoir millénaire. C’est une composante—et non des moindres—de l’identité gafsienne. Elles ont une dimension spirituelle et affective chez les Gafsiens.
Construites au IIème siècle av. J.C, les piscines romaines sont des vestiges historiques qui reflètent l’ingénierie de l’empire romain. Elles témoignent aussi de l’importance capitale de l’eau dans la vie quotidienne des Romains. Les trois bassins de ces piscines, d’une profondeur de cinq mètres, ont été consruits avec de gros blocs taillés dans de la pierre et alimentés, pendant des siècles, par une eau de 30°C provenant de sources naturelles.
Mosaïques décoratives et fresques murales
Outre les inscriptions latines visibles sur les parois de ces ouvrages, l’architecture révèle également des éléments artistiques, avec des mosaïques décoratives et des fresques murales qui confèrent à ces vestiges une dimension esthétique aux structures fonctionnelles. Pour les Gafsiens, elles servent à la fois de lieux de loisirs et de sites thermaux, avec une sacralité et des divinités liées à l’eau. C’est une relation charnelle tissée depuis des générations, et de mémoire de Gafsien, qui n’a pas plongé du haut des palmiers et du mur limitant, qui surplombent ce bassin, et quel chérubin ne venait-il pas faire trempette pour se rafraîchir surtout pendant la canicule qui sévit dans la région pendant l’été.
L’unique échappatoire
pour les 7 à 77 ans
Des champions de la plongée, les piscines romaines en offrent à tous les temps, sans qu’on daigne explorer ces talents innés. A Gafsa, une ville de l’intérieur du pays, et dans laquelle la piscine municipale n’arrive pas à satisfaire les baigneurs assoiffés, à cause des insuffisances relevées, ces vestiges romains constituent l’unique échappatoire pour les 7 à 77 ans.
Aujourd’hui, ces piscines offrent aux visiteurs un aperçu de la vie quotidienne à l’époque romaine. Mais qu’en est-il des efforts déployés pour préserver ce trésor historique, et permettre aux générations futures de continuer à admirer et à apprendre de l’héritage romain de Gafsa.
Des vestiges qu’il faut préserver
Autrefois, alimentées par des aqueducs, ingénieusement conçus, les piscines romaines sont conçues pour tirer parti des ressources hydriques qui étaient abondantes dans la région. Le hic, c’est le tarissement de la nappe phréatique, attribuable en grande partie à l’extraction de l’eau par la compagnie de phosphates pour ses laveries, posant ainsi des défis cruciaux.
Une surexploitation de la nappe pour des besoins industriels est à l’origine de ce déséquilibre hydrique, ce qui a affecté l’écoulement de l’eau, avec une perturbation qui compromet l’intégrité structurelle des piscines.
Un constat loin d’être à la hauteur de la valeur emblématique de ces lieux, et qui appelle les élus municipaux à apporter un brin d’intérêt pour ces vestiges qui peuvent constituer une plus-value pour le patrimoine culturel de la région et pour le tourisme dans la région.
